Conférence -débat
AU COEUR DES INÉGALITÉS
Après le coup de tonnerre en 1987 du rapport du Conseil Économique et Social sur la grande pauvreté, des travaux se sont succédé notamment en 1992 :
« Grande pauvreté et droits de l’Homme » et « Grande pauvreté et et réussite scolaire ». Jean-Paul DELAHAYE a poursuivi le travail, mettant de plus en plus en lumière cette question : Où en est-on aujourd’hui ? Avons-nous de meilleurs résultats ? Ou, si non, quelles sont les causes de ce mal profond qui semble s’aggraver ? On ne s’étonnera pas de retrouver dans ses propos la trace de son engagement auprès d’ATD-Quart monde comme du rapport qu’il avait adressé en 2015 à Najat Vallaud-Belkacem sur la grande pauvreté et l’École
Très pauvre à sa naissance, après une réussite très méritoire, il a été Directeur Départemental de l’Éducation Nationale en Seine-Saint-Denis, Inspecteur Général, Directeur Général et poursuit inlassablement le combat qui doit être le nôtre.
Ses réflexions alimenteront nos échanges.
Jean-Yves CERFONTAINE, Président du Cercle Laïque Jean Macé 17
« Souvent d’ailleurs, je l’ai observé, il arrive que ceux qui prétendent réformer l’école publique ne l’avaient jamais fréquentée eux-mêmes et n’y scolarisent pas davantage leurs enfants. Ce n’est certes pas un crime, mais enfin ils ont évité ou fui l’école publique pour ne pas être mélangés avec les enfants de «rien», avec les enfants du peuple, peuple qu’ils ont ensuite la prétention de gouverner. Pour certains, l’école publique n’est qu’un dossier à traiter, un problème, un coût, ce n’est pas la République en actes. » (p. 19)
« Les exceptions consolantes ont souvent servi d’alibi pour ne rien changer au système. […] En se félicitant de la réussite de quelques-uns [issus des milieux populaires], on abandonne tous les autres. Ce raisonnement, qui renvoie à leur responsabilité individuelle ceux qui échouent, permet de ne rien changer à l’organisation de l’école. Ce qui est commode pour ceux dont les enfants ne rencontrent pas de difficultés. Les inégalités de réussite liées à l’origine sociale, qui s’en soucie ? » (p. 43-44)